«L’objectif est que nos arbitres soient prêts à utiliser l’arbitrage vidéo à partir des quarts de finale de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France 2017/2018», sous réserve d’avis favorable de l’Ifab, a exposé Pascal Garibian dans un entretien à l’AFP vendredi.

Le directeur technique de l’arbitrage (DTA) à la Fédération française (FFF) revient dans cet entretien sur la première partie de saison des arbitres français et expose le calendrier des expérimentations de l’arbitrage vidéo.

Q: Quel bilan tirez-vous, du point de vue de l’arbitrage, de la première partie de saison en France?

R: «On compte moins de cartons rouges, notamment pour des motifs de récidive (moins de 2e avertissement, NDLR), il y a également moins de fautes grossières commises. On est à un taux qu’on estime entre 3 et 6% d’erreurs sur les décisions impactant le déroulement du match. C’est-à-dire un penalty sifflé ou pas sifflé, un but accordé à tort, un carton rouge donné ou non, un hors-jeu... Des décisions qui impactent le déroulement du match, pas forcément le score final. Entre 3 et 6% d’erreurs, c’est en baisse par rapport aux saisons précédentes.»

Q: Le climat autour de l’arbitrage français est-il meilleur ou moins bon que les saisons précédentes?

R: «Depuis plus de trois saisons, un vrai échange s’est instauré entre l’arbitrage et les clubs, on va dans les clubs en dehors du contexte de match pour faire de la pédagogie, montrer comment on travaille. Très sincèrement, il y a un climat de confiance. On déplore trop de contestations par moment, des prises de parole, des comportements qui ne doivent pas être et desservent le football mais là dessus, nous faisons confiance aux instances pour les traiter.»

Q: Quel bilan faites-vous des débuts de la professionnalisation de l’arbitrage?

R: «On a démarré cette saison avec onze arbitres centraux et sept arbitres assistants qui sont professionnels, et qui se rassemblent 22 semaines sur une saison à Clairefontaine. Ce qui est prévu, c’est qu’au 1er juillet 2018, l’ensemble des arbitres de L1 soient professionnels.»

Q: Quel avantage présente cette professionnalisation de l’arbitrage?

R: «Ça permet aux arbitres de mieux se préparer athlétiquement. (...) Le fait qu’ils soient réunis régulièrement à Clairefontaine leur permet aussi de porter la pression uniquement le jour du match. La semaine, ils ont moins de pression parce qu’ils débriefent et préparent ensemble, entre eux et avec nous. Et la pression est moindre parce qu’une confiance s’est installée, parce que leurs matches sont mieux préparés. Attention, il ne faut pas croire qu’avant il n’y avait rien. Le travail qui est fait, il est multiplié, mais il était déjà fait avant.»

Q: Où en sont les expérimentations sur l’arbitrage vidéo?

R: «Pendant les rassemblements, nos arbitres élites s’entraînent à l’arbitrage vidéo dans une phase qui est actuellement celle de l’entraînement +offline+, sans intervention dans le jeu. Nos garçons suivent les matches, s’entraînent à prendre des décisions dans le cadre du protocole Ifab (Les quatre cas où l’assistant vidéo peut avoir son mot à dire sont: but marqué, carton rouge, penalty, doute sur l’identité d’un joueur à avertir, NDLR). Cela demande un entraînement important, qui se déroule à Clairefontaine et aussi sur certains matches. On a commencé à Lille avec Lille-Saint-Etienne (1-1 le 13 janvier, NDLR). Et ce week-end il y aura un entraînement de deux arbitres qui seront dans la fonction d’assistants vidéos sur le match Paris SG - Monaco, dans un van qui sera situé à côté des régies, mais complètement indépendant. Ils s’entraînent à aider larbitre, à donner les ordres aux opérateurs pour avoir les bons angles de vue, etc.»

Q: Quel est le calendrier de cette expérimentation en France?

R: «L’entraînement en condition directe mais sans intervention dans le jeu, c’est une phase qui va durer jusqu’au mois de mars. A partir de là, on va continuer la période +offline+ mais avec matches amicaux +online+, donc avec des interventions dans le jeu. L’objectif est que nos arbitres soient prêts à utiliser l’arbitrage vidéo à partir des quarts de finale de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France 2017/2018. Si tous les feux sont au vert bien sûr, parce que l’IFAB suit l’expérimentation de toutes les fédérations, et chaque entraînement fait l’objet d’un débrief.»

Q: Quel regard les arbitres français portent-ils sur l’arrivée de la vidéo?

R: «L’arbitrage français a toujours été innovant, il ne pouvait pas être en dehors de ce moment historique qu’est cette expérimentation. Nos arbitres sont passionnés de vivre ce moment-là, côté assistant comme côté arbitre. (...) L’objectif est de répondre à une question: est-ce que la vidéo va améliorer le jeu? Oui, si elle aide efficacement les arbitres tout en préservant l’intensité, l’émotion du football. La vidéo n’a pas pour objectif de mettre fin aux erreurs d’arbitrage, c’est impossible. Ce qui compte, c’est qu’elle puisse aider l’arbitreefficacement sur des décisions cruciales.»

Propos recueillis par Corentin DAUTREPPE

   

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